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Fin des moteurs thermiques en 2035 : il est urgent d’attendre !

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C’est fait, c’est voté ! Depuis la fin du 19e siècle, le moteur thermique a marqué l’histoire automobile et même l’histoire de la mobilité et des transports en général. Mais c’est fini !

Initialement prévu en 2040, l’Europe a avancé l’arrêt de la commercialisation des moteurs thermiques à 2035. Cette mesure arrive donc de manière très brutale brutale, voire prématurée car 12 ans pour une industrie comme l’automobile ce n’est pas suffisant pour finaliser une telle révolution technique.

Car l’on parle bien là de technique. Le législateur européen n’a pas imposé un objectif de diminution ou de suppression de la pollution. Il a imposé une norme technique : l’électricité comme unique moyen de propulsion autorisé. C’est extrêmement surprenant ! Car en procédant de la sorte, l’Europe éradique toutes les solutions alternatives aux ressources pétrolières. Exit le biogaz ! Oublié le Superethanol (E85) ! Terminé le développement de carburant de synthèse qui aurait permis de ne pas solliciter de ressources pétrolières !

De notre point de vue, tout cela est un énorme gâchis car le biogaz par exemple était une réalité. Une solution concrète qui ne demandait qu’à être développé.

En parallèle à l’imposition d’une norme technique aux constructeurs, l’Europe se fixe un objectif de 1 borne pour 10 véhicules électrique en 2035. Un objectif « bidon » car il ne mentionne pas la puissance de recharge de la borne. Imaginons que l’on atteigne cet objectif avec une majorité de borne à 22 kW ou 50 kW, la route des vacances s’annonce laborieuse dans les années à venir. Les temps de recharge vont être rallongés au-delà de ce qui est aujourd’hui acceptable du fait des files d’attente et des temps de charge aux bornes. Des bouchons que l’on a déjà constaté l’été dernier sur les bornes Ionity où des automobilistes ont attendu entre 2h et 4h pour recharger leur voiture.

La France, qui n’arrive déjà pas à atteindre les objectifs qu’elle s’était elle-même fixé, est aujourd’hui à 1 borne pour 15 véhicules.

Pour les automobilistes, une paire de gifles !

Du côté des automobilistes, l’adoption de cette mesure s’annonce dévastatrice pour nos comptes en banques. Les voitures électriques sont aujourd’hui 40% à 45% plus chères que leurs équivalentes thermiques. Ça c’est la première claque au portemonnaie. Les aides actuellement en vigueur en France (et qui ne sont pas éternelles) ne suffisent pas à compenser le surcout. La voiture en général et la voiture électrique en particulier sont redevenues un produit de luxe inaccessible à beaucoup. La preuve, les ventes de voitures neuves sont en chute libre (-35%). Tous les automobilistes de toute l’Union européenne n’auront pas les moyens de s’acheter un véhicule électrique.

Vous pensiez compenser ce surcoût en faisant des économies de carburant ? Navré de vous le dire mais vous êtes bien naïf ! Et ça c’est la seconde claque au porte-monnaie. Si vous pensez un seul instant que la France va se passer des 43 milliards d’euros que rapportent les taxes sur l’essence et le diesel, vous avez tout faux !
En France, le coût moyen d’une recharge sur une borne a été multiplié par 10 entre 2019 et 2022 (notamment du fait de la tarification à la minute sur les bornes rapides Ionity). Aujourd’hui, sur autoroute, la recharge d’une voiture électrique peut couter plus cher que le plein de carburant d’une voiture équivalente mais à moteur thermique.

Alors vous vous dites que vous allez recharger le plus souvent possible chez vous. Mais c’est oublier un peu vite que grâce à votre merveilleux compteur Linky on peut connaître la nature de l’équipement qui est branché. Ce n’est qu’une question de temps avant que l’on facture spécifiquement le coût du kW pour la recharge de votre voiture électrique à domicile.

bornes recharges

Du côté des constructeurs, la complexité règne.

Certains constructeurs sont prêts pour cette électrification rapide de leur gamme. Maserati a annoncé ne faire que de l’électrique à compter de 2024. Et l’on sait aussi depuis longtemps que 100% de la gamme Volvo sera 100% électrique en 2025. Mais tous ne sont pas dans ce cas et aujourd’hui la plupart des constructeurs poursuivent la conception et la commercialisation de nouveaux modèles thermiques ou électrifiés (hybride et hybride rechargeable). Ce qui est tout à fait normal et cohérent car les véhicules dévoilés aujourd’hui ont été pensé il y a 2 voire 3 ans.

En ne laissant que 12 ans à l’industrie automobile pour se conformer aux exigences de cette mesure, il est à craindre que l’outil de production connaissent des mutations profondes et brutales qui ne seront pas sans conséquences sur les ressources humaines. Car on le sait, les chaînes de production pour assembler des voitures électriques nécessitent beaucoup moins de main d’œuvre que les unités de production de voitures thermiques.

Une situation complexe en perspective à laquelle il faut ajouter ce que l’on nomme « l’amendement Ferrari ». Pour faire simple, pour les gammes dont la production est inférieure à 1000 unités par an, il y aura une exemption (dont la durée n’est pas connue pour l’instant) permettant à ces voitures de continuer à embarquer des moteurs thermiques.
Un amendement parfaitement incompréhensible et en contradiction avec l’objectif écologique !

En clair, en 2035 tout le monde doit passer à l’électrique ça va coûter très cher aux consommateurs lambda qui vont devoir faire des efforts financiers considérables pour pouvoir acquérir un véhicule électrique. Mais l’urgence écologique est à ce prix et il faut sauver la planète … Sauf les très riches qui eux pourront continuer à polluer et à polluer un max car ils ont suffisamment d’argent pour pouvoir s’acheter une Ferrari, une Rolls-Royce ou une Bugatti.
Au bilan, face à une urgence globale qui touche tout le monde, on demande un effort aux plus modestes et on laisse tranquille les plus aisés. Curieux !

Selon nous, l’Europe fait une erreur monumentale en pensant que la voiture électrique peut remplacer la voiture thermique dans les mêmes usages. Une (r)évolution de la mobilité est à prévoir mais selon des modalités encore inconnues. Avant objet de luxe accessible à une certaine élite, la voiture s’est démocratisée au fil du temps. Aujourd’hui elle est en train de redevenir un produit de luxe banni des villes.

Après un vote sous tension, les eurodéputés font faire un saut dans le vide à tous les européens. A voir comment l’on va se réceptionner. Car la mesure adoptée par les eurodéputés doit encore être ratifiée par les 27 états-membres. A suivre

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