March 28, 2024

Essai Mitsubishi Outlander – l’enquête conso

Vous êtes nombreux à nous demander si l’achat d’un véhicule électrifié (hybride rechargeable ou 100% électrique) est un achat rentable.
Est-ce que le surcoût de ces véhicules est vraiment rentabilisé du fait de passage à la pompe moins nombreux pour les PHEV (plug-in hybrid vehicle, véhicule hybride rechargeable) ou inutile pour les full-électriques ?

On va vous répondre, ou plutôt vous proposer notre réponse, mais en se concentrant sur les hybrides rechargeables. En effet, on a déjà été très agréablement surpris par des véhicules 100% électriques proposant des autonomies importantes à des tarifs raisonnables. Je pense tout particulièrement au Kia e-Soul.

Mais le réseau de bornes demeurent trop faible, selon nous, et leur fonctionnement est à la fois compliqué (des abonnements complexes) et aléatoire (des bornes hors-service).

Reste donc les PHEV. Il nous fallait donc choisir le bon véhicule pour cette « enquête conso ».

Bien-sûr un hybride rechargeable, mais aussi un SUV parce que au regard des chiffres de ventes c’est ce que vous aimez majoritairement.

Ensuite un SUV PHEV accessible. Oublions les premiums qui tutoient voire dépassent les 100000€, et fixons la limite à 50000€ maximum.

Bingo : ce sera le Mitsubishi Outlander. Car d’une part il satisfait tous les critères ci-dessus et d’autre part parce que c’est aujourd’hui encore le n°1 des ventes d’hybrides rechargeables en France, en Europe et dans le monde.
Calculatrice dans une main, le volant dans une autre, c’est partie pour 1 semaine de test.

Je ne vais pas refaire les présentations du Mitsubishi Outlander que vous connaissez si vous nous suivez, je vais juste rappeler les points utiles pour mieux comprendre mes calculs et mes chiffres.

La gamme démarre à 36 990€ (et est déjà très très bien doté) pour atteindre 47 490€ pour le plus haut niveau de finition. Le catalogue d’option est très raisonnable puisqu’il contient 5 lignes et la plus chère est une peinture spéciale à 850€. Donc le coût d’acquisition est tout à fait concurrentiel avec un SUV thermique du même segment.

Au niveau motorisation, un petit rappel s’impose car n’oublions pas que la grande originalité de l’Outlander est qu’il s’agit SUV pensé et conçu comme électrique, qui a était « essencéifié ». Il y a non pas un, ni deux, mais 3 moteurs dans l’Outlander :
– le moteur thermique est un bloc essence 4 cylindres de 2.4 l développant 135 ch pour 211 Nm
– le moteur électrique avant développe 82 ch pour 137 Nm de couple
– le moteur électrique arrière développe 95 ch pour 195 Nm de couple
Concernant les « réservoirs ». Le moteur thermique peut compter sur 43 litres de carburant et les 2 moteurs électriques sont nourris par une batterie de 13,8 kWh.

Maintenant que le décor est posé, c’est parti pour l’essai. Du lundi au vendredi inclus, j’ai utilisé l’Outlander pour mes trajets quotidiens entre mon domicile et mon travail distant de 8,2 km pour être précis. Impeccable car, selon l’INSEE, la distance moyenne quotidienne pour les trajets domicile-travail est de 17 km.

Quant au weekend, j’ai simulé des déplacements urbains et extra-urbains qui peuvent correspondre à des déplacements dans des magasins, chez des proches et pour des activités diverses.

Et là, une première surprise. Et une mauvaise surprise. La batterie ne permet de faire qu’entre 20 et 25 km au mieux en ville. C’est juste. Trop juste surtout pour ceux qui ne peuvent pas recharger la batterie sur leur lieu de travail On peut donc très vite se retrouver à consommer de précieuses gouttes d’essence.
Il convient toutefois de préciser qu’au cours de mon essai, les températures matinales étaient comprises entre 0 et 4°C et n’ont pas dépassé les 7°C en après-midi. Ce qui induisait forcément une surconsommation au démarrage du véhicule afin de faire monter l’habitacle à la température souhaitée.

Heureusement, il y a une bonne surprise : la consommation du moteur thermique s’est établi à 6,7 l/100 km au cours de notre essai. Pas mal pour un véhicule de cette puissance et de ce gabarit (1900 kg, 4,70 m de long).

 

Au bilan et en moyenne nous avons constaté que pour faire 100 km sans recharge :

  • – la batterie de 13,8 kWh permet de faire 23 km
  • – les 77 km restants sont faits en mode thermique.
Pendant notre essai, le coût moyen du kilowatt/heure était de 0,152 € et le prix moyen du SP95E10 était de 1,510 €.
Donc, grâce à un rapide calcul, 100 km sans recharge coûtent 2,10€ et les 77 km coûtent 7,80 €, soit 9,90 €/100 km.
En conclusion, cette enquête conso sur le coût d’usage marginal (c’est-à-dire hors acquisition, consommable, assurance et entretien) du Mitsubishi Outlander PHEV s’avère très positive. Mais les réels gains ne sont possibles qu’à condition de faire satisfaire aux critères du client type : habiter à porté de batterie de son lieu de travail et/ou pouvoir charger sa batterie sur son lieu de travail. Avec une batterie de plus forte capacité, nul doute que ce SUV très bien né saurait conquérir et séduire une clientèle plus large. Mais auquel cas, est-ce que le tarif très compétitif aurait pu le rester ?
En automobile comme ailleurs, tout est affaire de compromis et cet Outlander en est déjà un très bon.
Toutes les sources (INSEE, ADEME), les chiffres et les méthodes de calcul sont disponibles sur simple demande dans les commentaires ou par mail (eric@autoday.fr)

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